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Le volontariat : principes, valeurs et retours d’expérience

Le volontariat: principes, valeurs...

Cet article sur le volontariat se divise en plusieurs parties:

Qu’est-ce que le volontariat ?

Si les termes sont parfois confondus, nous ne parlons pas ici de bénévolat mais de volontariat : forme de bénévolat contractualisé entre le volontaire (temps de travail) et l’hôte (gîte et couvert). Au-delà, le volontariat représente un échange humain, culturel, de connaissances, de compétences, de valeurs… une cohabitation entre plusieurs personnes.

A l’origine, le volontariat est un échange humain, ouvert à la découverte et non monétarisé. Le volontaire vient pour contribuer à un projet qui porte des valeurs humaines ou environnementales fortes (ferme bio, association, refuge, accueil de publics défavorisés, famille…). Cependant, aujourd’hui les plateformes autorisent des structures tournées vers le profit (campings, hostels, restaurants…)  à recevoir un certain nombre de volontaires pour des missions qui ne sont autres que de vrais emplois : réception, ménage, service… Le volontariat se rapproche alors d’un travail rémunéré en gîte et couvert qui peut affecter le marché du travail local (pourquoi employer des locaux quand une main-d’œuvre gratuite, jeune et dynamique est disponible ?). Il faut donc y regarder de plus près ! Depuis le début des années 2000 on voit aussi fleurir les propositions de missions à l’international, proposant un « voyage solidaire », un « tourisme humanitaire »… « Certaines organisations à but lucratif exploitent le filon dans une logique commerciale, souvent au détriment des populations locales », n’entrainant ainsi aucune action positive sur place et une marchandisation du secteur du volontariat (pour plus d’informations : Attention au volontourisme / Le problème du volontourisme).

Vous l’aurez compris, il n’y a pas un seul volontariat qui se ressemble. Le principe de base sur la plateforme Workaway par exemple, c’est 25h/semaine (5j/7 maximum) contre l’hébergement et les 3 repas 7 jours sur 7. Dans les faits, chacun fixe ses conditions comme il le souhaite :

« Temps de travail »: Certains ont des tâches précises et des horaires fixes à respecter exactement alors que d’autres vous laissent plus d’autonomie, ne sont pas à 5-10 heures près et vont plutôt voir les choses par tâches ou missions.

« Hébergement »: De l’espace pour mettre sa tente avec peu de commodité à l’appartement entier en passant par un lit en dortoir ou une chambre chez des hôtes qui partagent tout avec vous… toutes les situations existent.

« Repas »: De même pour la nourriture, certains cuisinent 3 repas par jour pour vous et vous invitent à partager ces moments avec eux, d’autres vous offrent seulement le petit déjeuner, d’autres incluent seulement un repas du midi préparé par les volontaires, d’autres vous font les courses pour la semaine ou vous donnent un peu d’argent et vous laissent faire à votre guise, d’autres encore ne vous proposent que le logement équipé pour cuisiner.

« Échange humain »: Certains sont avides de vous rencontrer et d’en apprendre plus sur vous, vous accueillent comme un ami, un membre de la famille ou un acteur du projet qu’ils souhaitent mettre en place, d’autres ne vous voient que comme de la main d’œuvre bon marché et ne cherchent pas spécialement l’échange. Certains vous transmettent beaucoup de connaissances et compétences, alors que d’autres sont plus pauvres en enrichissement, avec des tâches monotones et peu d’occasions de pratiquer la langue.

Les situations retranscrites dans cet article sont informatives. Nous n’avons pas vécu chacune d’entre elles et certaines nous ont été racontées par d’autres volontaires. N’oubliez pas que chacun vit les choses différemment et que vous pourriez donc recommander un volontariat à un ami qui ne s’y plaira en fait pas du tout. Chaque expérience est unique ! Cela dépend de chaque personnalité, du contexte, de la saison et d’énormément de facteurs qui sont différents selon les personnes et évoluent dans le temps. Il ne faut pas oublier que c’est avant tout une expérience humaine et que personne n’est infaillible. Il est donc tout à fait possible que vous ne vous retrouviez pas dans ce que nous partageons dans cet article. Nourri d’expériences vécues ou racontées par d’autres volontaires, il cherche à informer sans établir en aucun cas une vérité générale.

Le volontariat et ses contradictions : ni noir ni blanc !

Le volontariat est avant tout une cohabitation entre plusieurs êtres humains qui ne se connaissent pas, qui n’ont pas la même culture et pas forcément les mêmes valeurs. C’est bien souvent une expérience très enrichissante, pleine de rencontres, d’apprentissages, de bons moments de partage, de défis à relever… mais ce n’est pas non plus toujours une réussite à 100 %, pour les volontaires comme pour les hôtes. En effet, ce n’est pas une évidence absolue d’accueillir de nouvelles personnes dans un quotidien, qu’il soit familial, professionnel, personnel ou communautaire or, c’est exactement ce qu’induit le volontariat : les volontaires viennent s’installer dans un quotidien établi et c’est donc ensemble qu’un équilibre doit être trouvé. Les volontaires viennent offrir leur aide mais pour pouvoir aider ils ont besoin d’explications ainsi que de moments de partage, de repas, d’un lieu où dormir… Partager le quotidien implique de trouver un équilibre ensemble, à la manière parfois proche d’une colocation ou du moins d’une vie commune partagée (partage des tâches, des équipements et des espaces, besoins individuels, cultures et langues différentes, notions d’éducation, de propreté ou de travail également différentes…). Tous ces enjeux peuvent rendre cette expérience de cohabitation provisoire plus ou moins complexe, en dépit de tout le positif qu’on peut en tirer !

Un volontaire c’est souvent un jeune en voyage. Il a donc une énergie, des savoirs, une histoire et une culture qui lui sont propres et ce voyage est une étape dans sa vie. Il souhaite vivre une expérience extra-ordinaire, apprendre une nouvelle langue, de nouvelles compétences, vivre une vie de famille dans un pays très différent du sien… C’est donc souvent qu’il arrive dans un volontariat avec des attentes, qu’elles soient humaines ou matérielles. De par notre expérience, nous nous sommes rendus compte que nos attentes étaient souvent trop élevées et participaient au fait que le volontariat se passe plus ou moins bien. Il en va de même sûrement du côté des hôtes qui eux aussi peuvent attendre des volontaires plus débrouillards, plus autonomes, qui savent faire ci, ne se soucient pas de telle ou telle commodité, parlent couramment leur langue… Même si ces attentes sont difficiles à refouler, il est important d’en prendre bien conscience et d’essayer de les abaisser voire de les effacer complètement. Cela semble très important d’établir en amont (si possible ) les conditions (combien d’heures de travail par semaine, temps libre, hébergement, repas…), lors de la communication pré-volontariat, car cela peut s’avérer plus difficile à gérer une fois sur place, où la subjectivité devient beaucoup plus forte.

Dans cette cohabitation, on s’est rendu compte qu’en plus des attentes de chacun (qui sont parfois lointaines de la réalité), nous avons occasionnellement ressenti un rapport de force déséquilibré entre les volontaires et l’hôte. D’abord, il y a en général une différence d’âge et de génération significative entre les hôtes et les volontaires, qui peut renforcer le rapport de domination. Le volontaire propose ses services et compétences dans une position d’aidant, alors que l’hôte est plutôt dans une position de sachant et d’ordonnateur, qui explique, indique, montre et dit ce qu’il y a à faire. Aussi, on se retrouve parfois presque dans une relation parent/enfant, avec des volontaires très jeunes et à peine adultes qui se retrouvent chez des hôtes très accueillants, qui peuvent adopter une posture parentale, ce qui peut parfois être compliqué à gérer mais aussi bien être tout à fait bienvenu et fonctionner à merveille. Cela demande donc une forte adaptabilité de la part du volontaire qui ne doit pas hésiter à donner son avis, à partager ses ressentis avec ses hôtes. Plus facile à dire qu’à faire nous direz vous ! Et vous aurez raison car nous nous sommes parfois sentis dans l’incapacité d’exprimer notre mal-être à certains moments dans plusieurs volontariats, ce qui a créé des ambiances ou des ressentiments pas toujours simples à vivre. Mais il nous semble important d’ajouter que ce rapport de domination peut aussi être inversé, dans des contextes où les volontaires viendraient avec la posture du « sauveur blanc« , avec l’idée de savoir mieux car les choses sont faites différemment dans leur pays d’origine, qu’ils ont fait de longues études… On imagine que les hôtes peuvent eux-aussi, se sentir démunis face à certains agissements/réactions des volontaires. Il faut donc garder en tête que le volontariat c’est une expérience d’interculturalité, de rencontre et d’apprentissage qui doit intégrer le plus de réciprocité possible dans les relations.

La langue utilisée pour communiquer peut aussi apparaître comme une forme de « domination » pour les personnes ne maîtrisant pas bien cette langue, dans une position d’apprenant tel que l’est généralement le/la volontaire. Le volontariat est néanmoins un très bon moyen d’apprendre une nouvelle langue.

    Les volontaires recherchent également une vie quotidienne à moindres frais, incluant logement et nourriture, ce que leur offre l’hôte en échange de 25h/semaine de travail environ (selon Workaway). Il y a donc un rapport hiérarchique qui peut parfois se mettre en place, de la même manière que dans le travail. Le volontaire peut se sentir redevable de l’hôte et ne pas oser lui dire « non » puisque celui-ci lui offre le gîte et le couvert.

​    On se rend alors compte que la frontière entre le travail et le volontariat n’est pas toujours très marquée. Alors que le volontariat est à l’origine un échange humain, ouvert, dans la découverte et non monétarisé, il se rapproche parfois beaucoup d’un travail rémunéré par le logement et la nourriture. Les codes du travail y sont en effet parfois bien ancrés : on voit dans certaines expériences la mise en place d’une liste de tâches très précises et d’un planning quotidien ou hebdomadaire à respecter strictement. D’autre hôtes réfléchissent plutôt en termes de mission à effectuer et laisse une plus grande autonomie d’organisation au volontaire.  Alors même que le volontariat est censé être une aventure humaine mettant en avant des valeurs, celui-ci semble dévier de son intérêt premier si on considère que certaines des tâches proposées sont répétitives, tel que peut l’être un volontariat en hostel avec par exemple réception, changement des lits et nettoyages des espaces communs. De la même manière, le fait de travailler pour son hôte et sans que celui-ci soit présent ou participe aux tâches demandées, ressemble davantage à un travail, alors que travailler pour « le lieu » et avec son hôte tiendrait plutôt du volontariat. Dans ces cas-là, on peut se demander si l’on doit considérer le logement et les repas comme dus (tel un salaire) ou doit-on se dire que cela fait partie de l’échange et qu’une certaine flexibilité sur les attendus doit/peut aussi exister… Cette frontière est finalement officiellement étroite car la plateforme Workaway par exemple, propose une rémunération monétaire optionnelle. C’est peut-être alors le terme de « volontariat » qui est devenu obsolète et déforme ainsi l’idée que l’on peut se faire de ce « système d’échange de travail contre gîte et/ou couvert ».

    Nous allons tâcher d’illustrer ces différentes réflexions à travers nos expériences vécues. On rappelle que ces expériences ont été rédigées en suivant notre point de vue, qu’on a essayé de garder « tel quel » dans la retranscription à l’écrit pour traduire des émotions et ressentis sur le moment.

Nos expériences :

    * L’une des expériences dont nous avons tiré beaucoup d’enseignement est l’Eco-camping Lerun où nous sommes restés deux semaines, notre premier volontariat après seulement deux semaines de notre long voyage :

Sur plusieurs points, la différence entre nos attentes et la réalité nous a mis dans des positions assez inconfortables.

    1) L’annonce sur le site indique que nous sommes hébergés dans une chambre. C’est quelque chose d’important pour nous qui voyageons depuis plusieurs semaines avec notre tente (et notre fatigue), on attend ce lit avec impatience ! Malheureusement, quand nous arrivons, on nous annonce qu’il n’y a plus de place dans la chambre, chambre qui est depuis bien longtemps occupée par un ami employé/associé dans le camping. On comprend donc que cela n’a jamais été prévu, peut-être qu’il aurait fallu demander plus de précision, mais l’erreur est dans l’annonce. Ils nous demandent donc de nous installer dans notre tente. Nous précisons que celle-ci est vraiment petite et que ce n’est pas l’idéal pour deux semaines. Ici, on peut paraître exigeants selon eux, alors que nous, nous nous sentons lésés et légitimes de demander un logement plus confortable puisque nous allons les aider à mener des projets.

Heureusement, ils ont une solution anticipée et nous proposent une grande tente avec un matelas gonflable. Pablo (l’employé/associé) est plutôt sympa et nous installe la tente. On est satisfaits car ça a l’air assez spacieux, beaucoup plus que notre tente de rando en tout cas. Une fois la tente installée, Pablo nous dit que le matelas est dedans mais qu’il n’a pas de gonfleur. On se retrouve donc à passer 30min à gonfler à la bouche le matelas dans la tente, ce qui n’est ni facile, ni pratique et ni agréable. A ce stade, on ne se sent pas du tout bien accueillis et c’est un départ de volontariat un peu compliqué selon nous.

    → Le problème principal vient donc de la différence entre les attentes et la réalité, ce qui crée une forte déception. Si l’annonce avait dit que l’on serait hébergés en tente, ou si nous ne nous étions pas autant projetés dans une chambre pour les deux semaines à venir, on ne serait moins dérangés par cet accueil nonchalant ! L’important c’est que les deux parties essaient de se mettre à la place de l’autre. Règle qui selon nous est un point d’honneur au bon déroulement du volontariat.

    2) Une autre difficulté que nous avons ici rencontrée concerne l’inclusion. Ce point est un sujet très subjectif et délicat. L’inclusion est un phénomène assez complexe qui est surtout dû à l’entourage de la personne « à inclure » et en partie aussi dû à la personne elle même actrice de son inclusion. Cela se joue beaucoup sur l’accueil, la considération, la reconnaissance, le sentiment d’appartenance… Certaines personnes n’ont pas besoin d’être inclues, d’autres beaucoup plus, mais il nous semble qu’un/e volontaire fait du volontariat avant tout dans l’idée d’un échange ! C’est tellement important pour nous que nous avons vraiment hésité à partir plusieurs fois de certains volontariats à cause de cela (là on parle de moments tels que : tout le monde est à table mais ils oublient de nous appeler alors que nous travaillons dans le jardin ; des invités viennent passer plusieurs jours chez nos hôtes et tous les échanges pendant ces 4 jours se font en allemand, alors que nous sommes au Chili et que nous ne parlons pas un mot d’allemand…). La capacité d’inclusion d’un hôte est très variable et ne dépend pas que de lui mais aussi de son type d’activité, ainsi que de la présence d’autres volontaires. Une personne seule peut avoir besoin de beaucoup plus d’interactions sociales qu’un couple, qui peut cependant être plus difficile à inclure qu’une personne seule. Si le lieu accueille 5 ou 6 volontaires, ceux-ci vont s’inclurent entre eux… ne nécessitant parfois aucun effort de l’hôte.

    Dans ce cas là (l’éco-camping), nous avions une véritable envie de partage car c’était notre premier volontariat et Clément en était à ses deux premières semaines d’espagnol. De plus, nous avions fait de nombreuses et belles rencontres en stop sur la route et nous pensions ici avoir enfin plus de temps pour créer de vraies relations. Cependant, les gérants du lieu avaient toujours plein d’amis de passage (il y avait souvent une dizaine de personne dans la petite maison), ce qui ne rendait pas la seule pièce de vie commune très habitable pour nous. Ensuite, étant entre amis, ils passaient beaucoup de temps à plaisanter et discuter entre eux, sans faire forcément très attention à nous. Nous n’avions donc pas vraiment d’occasion de partager des conversations et de faire connaissance. Cela manquait cruellement de dialogues à 2 ou 3, ce qui était nécessaire pour nous aussi à cause de l’accent chilien vraiment difficile à comprendre. Nous travaillions chaque jour sans eux et souvent, ils ne prenaient pas la peine de venir voir le travail que nous avions accompli. C’est une accumulation de maladresses qui a beaucoup joué sur notre moral les 4 premiers jours.  Finalement, nous avons pris notre mal en patience et avons essayé de chercher l’échange jusqu’au bout. Grâce à l’un de leurs amis qui avait déjà voyagé, parlait un peu anglais et faisait plus d’efforts pour nous parler et s’intéresser à nous, nous avons fini par nous sentir plus à l’aise, être invités à quelques soirées avec eux ou dans le village, et prendre nos marques.

    Pour conclure, notre bilan de ce volontariat à ce moment là était mitigé. Il est compliqué d’être quelque part, d’y passer du temps et d’y dépenser de l’énergie sans se sentir appartenir à ce lieu. En ce premier mois de voyage, nous avions besoin de plus de cadre, davantage d’interactions sociales et d’amitié et cela a mis beaucoup de temps, nous faisant accepter des situations avec lesquelles nous n’étions pas à l’aise. Nous avons naïvement pris au pied de la lettre l’annonce Workaway.

    Selon nous, les activités que nous y avons faites étaient assez intéressantes et stimulantes, mais manquaient souvent de reconnaissance voire de la moindre considération de la part des hôtes. On a parfois été laissés en charge du camping, un peu livrés à nous-même, avec peu d’expérience pour répondre aux besoins des campeurs. Mais il ne faut pas oublier que nous avons aussi passé de très bons moments, appris beaucoup de choses manuelles ou sur la culture et la langue, avons rencontré de belles personnes parmi les hôtes comme les campeurs et avons pu nous reposer de notre voyage… Un bilan mitigé donc, mais avec du recul nous en gardons un bon souvenir. Même si on ne se sent pas forcément responsables des difficultés traversées dans cette expérience, nous avons conscience que le volontariat n’est pas un long fleuve tranquille et qu’il faut aborder les choses avec patience, tolérance, écoute et communication.

* Samaïpata a été l’un de nos volontariats les plus positifs : une expérience humaine avant tout le reste :

1) Le contact nous avait été donné par un couple de Français rencontré dans un hostel. Ils avaient passé 2 semaines dans ce volontariat et avaient eu un très bon contact avec le couple d’hôtes. Ils nous ont prévenu que les conditions de logement pouvaient être sommaires et qu’il fallait qu’on en soit conscients.

→ le fait que le contact et les informations de déroulement du volontariat nous aient été données par un couple de voyageurs avec qui nous nous étions bien entendu a permis de clarifier les choses tout de suite dans notre esprit. Nous savions où ne pas placer les attentes et nous avons donc accepté les conditions d’accueil telles qu’elles nous ont été décrites.

    2) Ils nous offraient le logement (une petite cabane en terre très très sommaire, avec un lit à se casser le dos, des petites colocataires araignées et autres insectes en tout genre) et le repas du midi ; le petit déj ainsi que le dîner étaient à notre charge, à cuisiner dans notre petite maison afin de leur laisser de l’intimité.

→ ce qui aurait pu nous sembler peu équitable en terme d’échange, nous a finalement parfaitement convenu ! Et plus encore puisque nous ne nous en sommes pas du tout tenu au seul et unique repas du midi partagé mais chacun invitait les autres quand il en avait envie, à partager un petit bout de gâteau, une tisane, une chansonnette au coin du feu…. Et nous avons donc partagé de très nombreux moments emplis de simplicité et de sincérité ! Puisque nous n’étions pas « obligés » de nous côtoyer à longueur de journée, nous étions plus que ravis de le faire.

    3) Notre mission principale a consisté en du terrassement pour éviter les éboulis sur le terrain : on creusait un passage entre la terre et la maison (le terrain était totalement en pente), puis on déplaçait cette terre pour créer une terrasse devant la maison. Autant vous dire que ce n’était pas très passionnant, c’était très physique et nous étions attaqués par les minis mouches/moustiques à longueur de journée. Mais nos hôtes travaillaient avec nous, ils étaient à l’écoute alors on adaptait les horaires de travail, les missions… Et ce qui s’est avérée être notre pire tâche tient quand même parmi nos meilleures expériences de volontariat !

→ on a su trouver l’espace de communication avec nos hôtes qui ont été à l’écoute et conscients de ce qu’ils nous demandaient. Ils n’étaient pas dans l’idée de nous faire travailler absolument un nombre précis d’heures quotidiennes ou hebdomadaires. Nous étions là pour partager un projet avec eux, et non pas pour le réaliser à leur place.

Pour conclure, notre bilan sur ce volontariat est plus que positif. Nos tâches étaient pourtant bien moins intéressantes que dans plein d’autres expériences, le logement beaucoup plus sommaire, mais l’échange humain et le partage que nous avons vécus ont pris le pas sur les conditions physiques. Nos hôtes avaient eux-même fait du volontariat et nous pensons que c’est la clé de cette si bonne entente et communication. Cependant, nous avons nous même recommandé ce volontariat à des amis de voyage qui y sont allés et pour qui les conditions n’étaient pas suffisantes pour y passer le temps prévu. A retenir donc que chaque expérience est unique, qu’avant tout il faut être capable de savoir ce qui nous correspond et ne pas hésiter à mettre un terme à une expérience, peu importe qu’elle vous ait été recommandée par X personnes et collectionne les bons commentaires sur telle plateforme… L’important c’est votre équilibre à vous.

Comment faire du volontariat :

    Rien de plus simple sur le papier ! Vous n’avez besoin que de bonne volonté et de temps pour faire du volontariat. Il n’est cependant pas nécessaire de voyager pour faire du volontariat car on en trouve presque partout dans le monde (et bien souvent à côté de chez soi, où le dépaysement peut aussi exister !). Le volontariat, il y en a pour tous les goûts : ferme, éco-lieu, hostel/auberge de jeunesse, hôtel, lodge, camping, restaurant, école, association, festival, parc naturel, refuge animalier, famille, particulier, gardiennage de maison et/ou d’animaux/plantes, accueil de publics défavorisés, etc etc.

La première chose à faire est donc de trouver un lieu où vous pourrez faire du volontariat. Il y a plusieurs manières de procéder:

1) S’inscrire sur une plateforme web telle que Workaway, HelpX, WWOOFing, Volonteers Base, Worldpackers… Chaque plateforme a ses avantages et ses inconvénients, couvrant plus ou moins de pays différents, recensant des activités différentes, avec des coûts d’inscription ou non… A vous de choisir la vôtre selon l’endroit où vous allez. Nous avons choisi Workaway et payé une année d’inscription à 40€ pour deux (30€ solo), car cette plateforme offre une grande diversité de choix et c’est la plus utilisée en Amérique du Sud. Nous l’avons utilisé 6 fois sur 8 volontariats au total ! Cela marche plus ou moins bien selon les périodes et les pays mais on y trouve un choix très important et en général de nombreux commentaires relatant les expériences d’autres volontaires dans ces lieux (attention car les commentaires sont toujours subjectifs). Il faut aussi s’organiser assez l’avance (au moins un mois selon notre expérience) pour faire la demande, échanger par mail sur les conditions et organiser la rencontre. Le désavantage de ces plateformes est que vous pourriez parfois tomber sur des lieux qui ne fonctionnent qu’avec des volontaires (sans employer une personne locale) mais qui pour autant, offrent des conditions et un accueil qui en font une bonne expérience…

2) Faire fonctionner le bouche-à-oreille et le réseau. Vous pouvez grâce à vos proches, votre famille, vos amis, vos amis d’amis et même plus, trouver de bons contacts pour faire du volontariat. Les personnes vous enverront chez des amis ou dans des lieux où ils ont eux-même été volontaires. L’avantage est que vous pouvez obtenir un retour d’expérience assez poussé de la part de la personne qui vous donne le contact, sans oublier que chaque expérience de volontariat est différente !

3) Faire fonctionner les réseau sociaux type Facebook où vous trouverez de nombreuses pages et groupes de voyageurs ou de communautés en tout genre (« backpackeuses en Amérique du Sud », « We are backpackeuses », « Mochileros », « Les Français en Argentine », « Volontariat en Amérique Latine »…). Ces groupes fonctionnent très bien et avec la fonction Recherche « Volontariat » vous avez de grandes chances de trouver des contacts whatsapp ou facebook de gens qui proposent des volontariats. Sinon vous pouvez toujours y laisser un post en demandant si quelqu’un a un lieu à recommander dans les environs d’où vous recherchez. De la même manière, vous pouvez contacter les nombreux  voyageurs blogueurs, instagrameurs, facebookeurs ou éditeurs de site web tels que nous pour leur demander le contact d’un de leur volontariat (sur lequel vous avez lu un fabuleux article qui vous aura peut-être donné envie).

4) Vous pouvez aussi tenter de rentrer directement en contact avec un lieu qui possède une page internet ou facebook. Si vous avez entendu parler de tel ou tel projet, ferme, hostel… ou que vous étiez tombé sur son site internet par hasard… n’hésitez pas à leur envoyer un petit mail en proposant un stage format volontariat par exemple, vous n’avez rien à perdre ! Vous pourriez de cette manière contacter un festival qui vous plaît ou un parc naturel qui vous attire par exemple.

5) Pour finir, la méthode vieille comme le monde et indépendante de la technologie: demander en personne sur place. C’est une manière très sympathique et spontanée de trouver un volontariat pour une durée très variable. Cela se fait parfois dans les hostels ou lieux d’hébergement : on s’y sent bien, on s’y voit bien donner un coup de main ou améliorer certaines choses, on n’a pas forcément les moyens de payer une semaine d’hébergement, on a la flemme de bouger avant une bonne semaine… donc on discute avec le gérant et on négocie un contrat de volontariat (durée, heures/jour ou semaine, lit en dortoir ou en privé, quels repas inclus…). Nous avons vu ce cas de figure à de nombreuses reprises, mais notamment dans des lieux en général pas chers où la négociation est possible. Nous l’avons fait deux fois: Une semaine dans un hôtel où nous allions pour avoir du WiFi et avons par ce biais sympathisé avec le patron. Plusieurs mois dans notre airbnb de quarantaine pendant la crise du Covid-19 où nous nous sommes arrangés avec la propriétaire sur un prix plus bas combiné à de l’aide au jardin et en nettoyage et travaux. Enfin, nous avons rencontré un jeune voyageur en année sabbatique d’agronomie qui se promenait dans les campagnes de Colombie et allait directement à la rencontre des paysans pour leur proposer un échange type volontariat, avec de très belles rencontres humaines et apprentissages à la clé. Cette méthode a selon nous de nombreux intérêts : étant très spontanée, il n’y a pas vraiment d’attentes ni des volontaires ni de l’hôte, en plus de déjà connaître le lieu avant de faire la demande de volontariat ; vous aurez sûrement la chance de tomber sur des gens qui n’auront jamais accueilli de volontaires (et n’auraient peut-être jamais eu l’occasion car pas d’accès à la communication web) et qui seront donc vraiment enchantés et étonnés par cette expérience; c’est aussi une méthode qui offre beaucoup de liberté car vous n’avez pas besoin de programmer ni le début ni la fin et restez libres dans votre voyage.

Dans tous les cas, nous ne pouvons que vous recommander d’aller jeter un œil sur la section Volontariat du site de FaimdeVoyages que nous avons nous-même beaucoup utilisé pour leurs articles sur le voyage, les lieux à visiter ou le volontariat.

En résumé, nos précieux conseils seraient :

– Toujours avoir une solution de secours (solution qui vous convient bien, de préférence, pas un plan Z quoi). Cela vous permettra de ne jamais vous sentir dépendant de votre hôte et de ne pas vous écraser dans une situation délicate.

– Attention au volontariat qui fait trop rêver. Cela a peu de chance d’exister ! Préférez un volontariat qui a l’air réaliste ou ne mettez pas la barre trop haut dans vos attentes.  Si la réalité rejoint vos rêves vous apprécierez encore plus.

– Votre capacité d’adaptation c’est aussi la clé d’un bon volontariat ! Cependant, s’adapter ce n’est pas forcément dire oui à tout. Trouvez un accord entre vos envies/besoins et ceux de l’hôte.

– Nous avons découvert sur le tard qu’il y a beaucoup de propositions pour faire de la garde de maison ou d’animaux de compagnie, plus particulièrement en période de fête. Il existe des plateformes web dédiées à cette forme de volontariat que nous avons particulièrement appréciée pendant notre voyage. L’échange humain y est moindre mais c’est plutôt reposant 🙂

– Profitez ! Partagez ! Apprenez ! Dépassez-vous ! Transmettez ! Prenez du plaisir ! …

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